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Solem : un dispositif de soutien au langage dès la maternelle

C’est pour donner à tous les jeunes enfants les mêmes opportunités de réussite dès la maternelle que Solem a été conçu par des chercheuses logopèdes, en collaboration avec des agents des CPMS et des enseignants. Chercheuse attachée scientifique auprès de WBE, Edith El Kouba nous explique en quoi Solem favorise le bon développement langagier des enfants, essentiel pour leur bien-être, leur développement ainsi que leur réussite éducative et socio-professionnelle future.

Comment le projet Solem a-t-il vu le jour ?

Le projet Solem, acronyme de Soutenir et Observer le Langage de l’Enfant en Maternelle, est né en 2015 d'un besoin du terrain formulé par les enseignants de maternelle et les agents des centres P.M.S, inquiets des difficultés langagières des élèves. À l'initiative de Wallonie-Bruxelles Enseignement (WBE) et sous la direction scientifique de la Professeure Christelle Maillart et son équipe de l'Université de Liège, Solem a été élaboré et validé afin d’accompagner les enseignants pour en soutenir le développement dans les classes. L’originalité et l’efficacité de Solem, repose sur une étroite collaboration entre les enseignants et les logopèdes qui joignent leurs expertises pour développer, au sein de la classe, le langage de tous les enfants, collectivement.

Concrètement, de quoi parle-t-on ? Et dans quel objectif ?

Un bon développement langagier est essentiel pour le bien-être, le développement ainsi que la réussite éducative et socio-professionnelle future des enfants. L’objectif principal de Solem est d’aider les enfants à développer le langage et, ainsi, de leur offrir des chances égales de réussite dès la maternelle, facilitant leur entrée dans la lecture et les apprentissages.

Concrètement, le dispositif est mis en œuvre selon une démarche progressive, méthodique et réflexive, dans le cadre d’une collaboration entre le logopède et l’enseignant qui permet de combiner les expertises de chacun.

La démarche est constituée de deux phases distinctes. La première phase est l’observation des compétences langagières et communicatives des enfants, menée conjointement par le logopède et l’enseignant. Cette observation est particulièrement importante et se déroule en classe, lors des routines prévues par l’enseignante. Elle va permettre de déterminer les besoins de soutien et de prioriser les actions pour soutenir l’ensemble des enfants dans le contexte de la classe en tenant compte de leurs forces et vulnérabilités.

Lors de la deuxième phase du processus, la phase de soutien, le logopède et l’enseignant planifient et mettent en œuvre ensemble des stratégies de soutien, adaptées aux besoins des élèves. Ainsi, avec Solem, nous outillons les enseignants afin de proposer des stratégies facilement adaptables au contexte spécifique de chaque classe pour l’ensemble des enfants. Plutôt que de créer du matériel particulier, l'accent est mis sur l'attitude et la manière dont on interagit avec les enfants. Par exemple, nous savons que le vocabulaire va jouer un rôle très important au niveau de l’apprentissage de la lecture. Nous proposons des stratégies de soutien au vocabulaire afin d’aider les enseignants à les utiliser systématiquement dans toutes les activités et routines quotidiennes. Pour des enfants qui ne parlent pas ou qui n’ont pas le français comme langue première, les enseignants sont alors guidés, dans le contexte de leurs classes, par des techniques ciblées, permettant de fournir à l’enfant des modèles verbaux, un langage riche en quantité et en qualité.

Solem n’entre pas en contradiction avec le programme de maternelle ou le référentiel ; au contraire, il en optimise l'application et répond pleinement aux exigences pédagogiques.

A quel public s’adresse Solem ?

Les bénéficiaires du dispositif Solem sont les enfants de maternelle, dont le développement langagier et le bien-être sont au cœur de cette initiative. Ce modèle va au-delà des évaluations ponctuelles en bas âge en adoptant une approche collaborative qui permet de remédier aux inégalités dans le développement du langage chez les enfants. Solem s'adresse aux enseignants de maternelle, en collaboration avec les logopèdes, en classe. Les logopèdes n’interviennent pas de manière directe auprès des enfants, mais accompagnent les enseignants pour qu’ils puissent eux-mêmes soutenir le développement langagier de leurs élèves. A l’école maternelle, les enseignants sont les partenaires privilégiés de communication des enfants.

Combien d’écoles l’ont-elles déjà mis en place ? Et avec quels résultats ?

Actuellement, Solem est mis en place dans 44 écoles maternelles, avec 69 classes distinctes où les enseignants sont activement engagés dans le dispositif.

Les résultats objectifs montrent un impact positif notable de Solem. Les enseignants rapportent que le dispositif les aide à mieux observer le langage de leurs élèves et à ajuster leurs stratégies langagières en fonction des besoins de chaque enfant.

Les enfants eux-mêmes ont également montré un engagement plus significatif, une participation verbale plus importante, ce qui a pour conséquence une meilleure implication dans les apprentissages, une prolongation des échanges et un enrichissement des interactions enseignant/enfants. Leur vocabulaire s’est enrichi et leurs phrases sont devenues plus complexes. En outre, les interactions enrichies favorisent non seulement les apprentissages scolaires, mais aussi un environnement plus agréable et soutenant pour tous les élèves.

Solem est un gage de qualité et de cohérence pour une approche centrée sur l’enfant. Compte tenu des résultats dont il a déjà fait preuve, le dispositif suscite un vif intérêt en Belgique et à l’international.

En cas d’intérêt, qui doit en faire la demande ? Y a-t-il des conditions nécessaires pour le mettre en pratique ?

Pour le mettre en pratique, il est d’abord nécessaire d’avoir un binôme composé d’un enseignant et d’un logopède qui est formé à la méthodologie. Il faut noter que les professionnels souhaitant mettre en œuvre Solem doivent être ouverts au changement, prêts à se remettre en question, et à adopter une posture réflexive. Il est également crucial d'avoir le soutien de la direction de l'école, favorable à l’implémentation de pratiques innovantes qui favorisent le bien-être des enfants et leur réussite scolaire et socio-professionnelle.

Pour plus d'informations, rendez-vous sur la page consacrée au dispositif Solem en cliquant ici.

N’hésitez pas à contactez Edith El Kouba : edith.elkouba(at)cfwb.be